Chapitre 5
De l'absurdité à la réalité
Aucun chrétien, authentique ou faux, ne supporterait les idioties reptiliennes que nous venons de voir, toujours bien nous l'espérons car tout est possible avec ces derniers comme nous l'avons vu avec les sectes extatiques. Néanmoins l'interprétation littérale que la chrétienté donne sur la tentation d'Ève par le serpent dans le Jardin d'Éden rejoint le même point sans que les gens en soient pleinement conscients.
La vision que la majorité des gens détiennent sur la compréhension de l'histoire d'Adam et Ève et du serpent, de Caïn et d'Abel, ne dépasse pas celles des petits enfants que les religieux éduquent avec des images, en leur faisant croire que l'Écriture se lit dans le sens de la lettre. Beaucoup auront de la difficulté à suivre ce sujet à cause du formatage religieux qu'ils ont reçus et qui dirige leurs croyances rudimentaires et incohérentes. Même ceux qui détiennent de grandes connaissances académiques, comme les théologiens et les exégètes, n'ont pas saisis pleinement la signification ni les implications de leur position face à ce sujet essentiel qui se rapporte directement à notre salut dans le sacrifice de Christ sur la croix.
Les Saintes-Écritures parlent souvent en images et en paraboles sans que la chose même apparaisse à la surface. C'est ainsi que Dieu l'a voulu afin que les plus profonds mystères de sa Parole et de son conseil soient révélés par son Esprit seul et qu'ils soient amenés à la lumière. C'est seulement lorsque nous avons reçu la compréhension de ce en quoi consista réellement la chute dans le Jardin d'Éden, qu'alors nous pouvons être éclairés sur le sens et la portée, pour l'homme, de la possibilité qu'il a d'être soustrait aux conséquences de cette chute par la rédemption qui eut lieu ensuite. Il ne faut pas s'imaginer comme certains idiots le pensent que la chute de l'homme consisterait en ce qu'il soit tombé littéralement du ciel ou d'une autre planète; l'homme ne s'est pas frappé le gros orteil sur le coin d'une étoile pour prendre une dégringolade dans l'espace afin de venir s'écraser la face sur la terre. La chute est spirituelle et non charnelle quoiqu'elle se fasse ressentir aussi à ce niveau, car tout ce qui est spirituelle a des répercussions au niveau matériel. Par «chute» il faut comprendre la transgression de la loi d'interdiction (Genèse 2:17) qui a produit l'anéantissement de la nature divine en l'homme, la rupture de la communion de l'Esprit de Dieu avec l'esprit de l'homme, la disgrâce et déchéance totale de la nature humaine. Déjà rien que la notion de «chute» fait entrevoir ce qui s'est passé dans ce drame horrible qui a engendré la mort dans toute la race humaine: «C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort; de même la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché.» (Romains 5:12).
Dans la relation de l'événement survenu dans le jardin d'Éden, il est question d'une «convoitise des yeux», du fait «d'être séduite» et ainsi de suite, mais comprenons par cela qu'il ne s'agit pas d'un regard littéral ou régulier mais d'une perception, c'est-à-dire «l'acte de prendre connaissance par l'intuition, par l'intelligence ou l'entendement», la réflexion ou capacité de raisonner que l'on nomme aussi «l'esprit de la chair». Il est important, voir crucial, de ne pas oublier cette vérité essentielle, car elle est la clé par laquelle nous obtenons la compréhension des évènements de la chute et conséquemment de notre salut. L'apôtre Paul décrit la même chose en nous disant: «Car qui est-ce qui connaît ce qui est en l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De même aussi, personne ne connaît ce qui est en Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu.» (1 Corinthiens 2:11) En d'autres mots, le raisonnement de l'homme est la perception de son existence charnelle, tout comme le raisonnement de Dieu est la perception de son existence divine. À la lumière de ces choses, nous devons aussi considérer la propre déclaration d'Ève: «Le serpent m'a séduite» (Genèse 3:13), puis le fait que l'Éternel Dieu maudit le serpent et dit: «Parce que tu as fait cela, tu es maudit par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie» (Genèse 3:14). Comme nous avons dit au commencement de ce chapitre, la position classique ou commune de la chrétienté n'est pas tellement différente de la Théorie Reptilienne, nous allons voir qu'elle est presque identique sauf quelques agréments. Avec elle nous passons de l'absurdité à une réalité abominable qui déforme la vérité de l'enseignement donné dans ce contexte des Saintes-Écritures. Presque tous sont d'accord pour dire qu'à ce moment-là «le serpent se tenait debout, sinon ce jugement n'aurait eu aucun sens». Il est presque inconcevable que la théologie dite chrétienne et biblique nous présente l'absurdité d'un serpent littéral qui se tenait debout et qui avait la faculté de raisonner et de parler. Les érudits de la foi chrétienne ne réalise pas que si le serpent est littéral, sa postérité l'est aussi. Il ne peut en être autrement selon les lois de la procréation. Un humain va engendrer des humains, un serpent va engendrer des serpents, et même si nous regardions ce fait du côté de la fiction reptilienne, un reptilien va engendre un reptilien. Il est donc totalement impossible que le serpent qui tenta Ève fut un serpent littéral, autrement nous risquerions de tomber dans l'hérésie du Gnosticisme qui considère le péché originel comme étant une relation sexuelle entre le serpent et Ève, donnant au serpent une existence presque humaine qui serait parallèle à celle de l'homme. Tels sont les dangers d'interpréter les passages qui se rapportent à la chute de l'homme dans un sens littéral, mais il y a plus.
Imaginons pour un instant que le serpent, qui en réalité est un reptile, détenait à cette époque les facultés de raisonner et de parler qu'on lui attribue et qu'il marchait debout comme l'homme. Or nous savons qu'il a été condamné par Dieu à «marcher sur son ventre et à se nourrir de la poussière», mais il n'est pas dit que Dieu lui a enlevé ses capacités de réfléchir et de s'exprimer. La condamnation est explicite, elle se rapporte uniquement à sa façon de se déplacer et de se nourrir, elle ne lui enlève rien des dispositions de son intelligence et d'articuler ses idées. Si la postérité du serpent est de ce genre, cela voudrait dire que les serpents de nos jours détiendraient encore ces facultés qui leurs seraient transmises de génération en génération. Or nous vous demandons en toute honnêteté, quand avez-vous vu un serpent discuter avec un homme? Ou auriez-vous seulement entendu parler qu'une telle chose s'est produite? Évidemment que non, car une telle notion est impossible, sauf dans l'imagination de ceux qui souffrent de délires psychotiques. Il s'en tient aussi que jamais personne n'a vu un reptilien marcher dans la rue ou faire des courses dans les grands magasins. Or si telle serait la postérité du serpent, que voudrait dire le reste des paroles de sa condamnation: «Et je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et toi tu la blesseras au talon.» (Genèse 3:15) Ce passage est nommé «le proto-évangile» du fait qu'il donne la promesse d'un libérateur à venir, c'est-à-dire le Messie. Il est dit ici que la postérité de la femme doit écraser la tête de la postérité du serpent. Si nous prenons le serpent comme un animal littéral, on aurait pas le choix de dire que la postérité de la femme, qui ici est le Messie ou Christ, a écrasé littéralement la tête d'un serpent intelligent qui pouvait raisonner et parler comme l'homme. Aussi bien dire qu'il existe réellement des dragons avec sept têtes comme nous voyons dans l'Apocalypse. Or nous savons qu'une telle notion est complètement absurde et que jamais une telle chose ne s'est produite ni ne se produira jamais. Le Seigneur Jésus n'a jamais écrasé littéralement la tête d'un tel serpent, ce qui veut dire que le mot «serpent» doit être pris dans un sens figuratif. Comme nous avons vu, il est entièrement impossible que le serpent qui tenta Ève détienne un sens littéral, car autrement sa postérité doit être aussi littérale, une telle réalisation est la preuve irréfutable qu'il ne s'agit pas d'un serpent réel. Néanmoins nous savons qu'un grand nombre ne sont jamais satisfait des faits et qu'il est impossible de les rejoindre avec la vérité. Plusieurs en effet tentent de justifier leur position en disant que le serpent était une simple créature qui fut possédée par Satan, et ils s'appuient pour cela sur les passages de l'ânesse du prophète Balaam qui se mit soudainement à lui parler (Nombres 22:21-31), dans le but d'indiquer que la même chose est possible et qu'elle se produisit aussi avec le serpent qui pouvait parler avec Ève et entretenir une discussion intelligente bien réfléchie afin de la séduire. Mais une telle notion est complètement fausse, car la Parole de Dieu nous dit clairement dans Apocalypse 12:9 que «le serpent ancien» est directement Satan et non une créature possédée par lui pour accomplir sa sale besogne. Or puisque le mot «serpent» est figuratif, le mot «Satan» l'est aussi, car la Parole de Dieu les relie ensemble sous une même désignation, ce qui veut dire que la postérité du serpent est la postérité de Satan car les deux sont identiques et représentent une seule et même réalité. Non seulement nous avons les évidences que le serpent n'est pas une créature littérale, mais aussi que Satan n'est pas l'ange déchue de la mythologie chrétienne que les gens s'imaginent depuis des siècles (voir: Imposture sur le diable et les démons). Évidemment que cela foute toute une claque à une théologie constipée qui embrouille la foi chrétienne avec une doctrine sur un Satan inexistant construite des versets tirés hors contexte dans le but de prouver un prétexte qui n'est qu'un semblant biblique. Les conséquences sont désastreuses pour tous les autres enseignements qui en dérivent comme celui sur les anges déchus, les démons, et l'exorcisme, car si Satan n'existe pas de la façon qu'il est conçu depuis des générations, tout le reste s'écroule avec.