3 — La Persécution et les tentatives d'exclusion des Huguenots
En 1625, avec l'arrivée des Jésuites, champions de la Contre-Réforme et ennemis du Christianisme Biblique, on constate une campagne suivie et persistante en vue de «libérer» la Nouvelle France de l'influence et de la présence des Huguenots. On leur accorde le droit de prier, mais non celui de chanter leurs psaumes, ni de s'assembler autour de la Bible.
En France, le cardinal Richelieu accède à l'éminence sur le plan politique et procède avec les Jésuites, à l'écrasement des Huguenots. La Rochelle tombe sous ses forces armés et Richelieu demande que désormais les Huguenots soient considérés ennemis de la couronne de France à cause de «leur fausse religion», car la Lumière de la Vérité menaçait l'emprise de Rome avec ses idoles, ses superstitions et son dieu galette.
En 1627, Richelieu révoque la charte de De Caen, gouverneur de la Nouvelle France. De Caen, qui est Réformé, voit sa position de gouverneur, aussi bien que son monopole commercial, cédés à une nouvelle compagnie Catholique Romaine. Richelieu crée la «Compagnie des cents associés» afin de promulguer la foi romaine dans la Colonie. À partir de 1628, cinquante ans avant la révocation de l'édit de Nantes en France, le culte Réformé et conséquemment la Bible de l'Épée, sont interdits dans les colonies et les Protestants exclus de la Nouvelle France.
Citons ici deux historiens qui estiment que cette exclusion fut la cause principale de la perte par la France de sa colonie en Amérique du Nord:
«Richelieu commit une grave erreur lorsqu'il consentit à exclure les Protestants des colonies. S'il fallait éliminer une des religions pour la cause de la paix, la nécessité de la colonisation exigeait que ce soit le Catholicisme Romain. Les Catholiques à cette époque ne désiraient pas émigrer, tandis que les Protestants ne demandaient pas mieux que de quitter la France».
(F.X. Garneau, Histoire du Canada, tome 1. p.71)
Selon Francis Parkman, si au lieu d'exclure les Huguenots, la France leur avait créé un asile (en Amérique), si elle avait laissé choisir librement leur destin, le Canada ne serait jamais tombé entre les mains des Britanniques, et les États-Unis partageraient aujourd'hui le Continent avec une forte population de francophones.
(Francis Parkman, Pioneers of France in the New World, p.431)
En effet, nous pourrions dire qu'aujourd'hui le Canada serait une nation française Chrétienne basée uniquement sur la Parole de Dieu, qui incorporerait au-moins le tiers des États-Unis.

Carte de la Nouvelle France, maintenant le Québec, tel qu'était déjà notre territoire.
De 1629 à 1632, les Anglais occupent Québec. Durant cette brève période, les deux religions coexistent en paix. Après le retour au pouvoir des Français, la décision prise par Richelieu de faire du Canada un domaine Catholique Romain sans exception est de nouveau mise à exécution. Les pressions exercées sur les Huguenots par les autorités et par les Jésuites seront d'une telle virulence qu'on peut s'étonner de ce qu'on pourra encore trouver des Protestants au Québec jusqu'en 1763, quand le Canada passera définitivement aux mains des Anglais.
En effet, malgré une telle pression, les Huguenots continuent de venir en Nouvelle France avec leur Bible précieuse. Les archives du Vatican contiennent deux actes datés de 1635 et de 1637 insistant auprès des autorités françaises pour que les non-catholiques romains ne puissent s'établir dans la Colonie. Sur le plan pratique, il est impossible d'appliquer avec rigueur la défense de 1627. En 1661, Mgr. de Laval écrit à Rome pour se plaindre que les autorités françaises oublient d'observer à la lettre les désirs du roi concernant le non-établissement des «Protestants». Mais en 1665, après une série de mesures diaboliques prises contre les Réformés (abjuration, obligation de participer au sacrilège de la messe Romaine, obligation de se marier devant un prêtre, dragonnades, exclusion explicite de certaines professions et occupations, calomnies, etc.), Mgr. de Laval écrit au pape Alexandre VII, que presque tous les «Protestants» quittent l'hôpital pour «entrer au ciel ou dans l'Église Romaine». Mais cinq ans plus tard, en 1670, Mgr. de Laval fait parvenir en France un nouveau mémoire visant l'interdiction d'accès à la Colonie aux Réformés. La même année, de Laval fait exécuter Daniel Veiel, un des premiers martyres Québécois, sans doute à titre d'exemple, pour avoir embrassé à nouveau la foi Réformée. Veiel resta fidèle au Seigneur Jésus-Christ jusqu'à son dernier souffle.
Pourtant, malgré les efforts «
des ministres de Satan qui se déguisent en ministres de justice»
(2 Corinthiens 11:14-15), d'extirper du Québec les vrais enfants de Dieu et la Bible Authentique, la présence Réformée en Nouvelle France est désormais redevenue si importante que le clergé romain juge nécessaire d'en avertir le conseil de la Marine. Plusieurs entreprises Protestantes de la Rochelle, de Montauban et de Rouen y ont installé leur commerce. En 1757, l'évêque Mgr. de Pont Briand se plaint toujours du très grand nombre de «Protestants» établis au Québec, ceci malgré les décrets explicites et malgré les pressions réitérées du clergé romain.
En 1759, la Nouvelle France est prise par les Anglais. Un soldat britannique note dans son journal que lors d'une célébration Protestante, plusieurs Protestants français y assistent avec les soldats anglais (
Journal du capitaine Knox). Le Protestantisme français fut assimilé graduellement et plusieurs partirent pour des nouveaux territoires. Le Patrimoine Spirituel des Québécois, la Bible de l'Épée, fut délaissé et négligé jusqu'à nos jours. En effet, la grande majorité des chrétiens modernes se sont prostitués à des Bibles polluées et dénaturées comme la Segond, la Darby, la Bible en Français Courant, la TOB, la Jérusalem, la Traduction du Monde Nouveau; tous issues de la Critique Textuelle Néologique des plus grands apostasiés: Westcott et Hort.
S'il restait en effet quelques adhérents de la foi Réformée, il n'existait pas pour autant d'Église organisée autre que Catholique Romaine. La première Église Protestante française au Québec, fut une Église Baptiste Calviniste fondée en 1837 à Grande Ligne.
Mais, de nos jours, le drapeau des Huguenots flotte encore sur notre territoire pour nous annoncer le commencement d'un nouveau millénaire, dans lequel la Bible de l'Épée jouera un rôle prépondérant jusqu'au retour éminent du Seigneur Jésus-Christ «
qui apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, dans un feu flamboyant, pour exercer la vengeance contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n'obéissent pas à l'Évangile...»
(2 Thessaloniciens 1:7-8).
Jean leDuc
(Adapté du livre de A.R. Kayayan:
L'Église dans l'Histoire.)
«Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi; et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu; ce n'est point par les œuvres méritoires, afin que personne ne se glorifie.»
(Éphésiens 2:8-9)
À Christ seul soit la Gloire
Source: Jean leDuc — LeVigilant.com
Pour amples informations au sujet des Huguenots:
Les Huguenots