La signification de l'Amour
La signification centrale de l'Amour de Dieu (l'AGAPÉ) se trouve dans ces paroles de Jésus: «
Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son seul Fils engendré, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle»
(Jean 3:16). Le Saint Esprit nous indique par ces paroles que
l'Amour est un don non mérité (1 Jean 4:9-10). Il n'y a aucun doute que l'Amour de Dieu est complètement centré sur le sacrifice de Jésus. Ceci établie une relation importante du mot "Amour" avec celui de "Sacrifice"; les deux signifierait une seule et même chose, et seraient même interchangeable:
aimer c'est se sacrifier, et vice versa; car le don c'est le sacrifice et le sacrifice c'est le don. Ceci est confirmer par ces paroles de Jésus: «
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis»
(Jean 15:13). Or, d'entre les synonymes de "DON", nous obtenons des mots clés qui enrichissent notre compréhension du mot "AMOUR": gratification, oblation, offrande, offrir, faveur, grâce. Dans ceux de "SACRIFICE", nous retrouvons: offrande, don, renoncement, don de soi. Nous sommes loin ici de l'Amour qui est désigné comme une affection, un amitié, un attachement, un attrait, une estime, une passion ou une tendresse; ceux-ci sont représenté par le mot PHILEO et non par AGAPAO.
«L'étymologie de AGAPAO est incertaine», nous dit Gerhard Kittel, dans
Theological Dictionary of the New Testament.
«Plus que souvent le mot signifie "satisfaire ou satisfaction", comme satisfaire quelque chose ou quelqu'un. Selon l'attitude externe de l'expression il signifie "honorer, recevoir, saluer"; mais il est relié d'avantage à l'attitude interne de "chercher après quelque chose, désirer quelqu'un ou quelque chose", chercher à être satisfait. Il donne la signification de "préférer, d'estimer une personne plus qu'une autre; impliquant ainsi l'Élection et la Rétribution d'après la Souveraineté de Dieu selon la doctrine de la Prédestination. La nature spécifique de AGAPAO devient apparente à ce point. C'est un Amour qui fait une distinction, sélectionnant et gardant précieusement son objet; un acte libre et décisif déterminé par son sujet. C'est un amour actif et inconditionnel qui se donne pour satisfaire au besoin d'un autre dans son abaissement pour l'élever dans la gloire éternelle.»
Or les synonymes de "satisfaire" rejoignent pleinement la signification profonde du sacrifice de Jésus: "apaiser, contenter, exaucer, accomplir, payer, acquitter de, exécuter, faire droit, compenser, réparer"; tous reliés aux différentes nuances du mot "DON" comme un sacrifice ou un renoncement: «
Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de cette croix, et qu'il me suive»
(Luc 9:23).
Ce fut en effet le péché d'Adam et Ève qui refusèrent de renoncer de choisir ce qui fut bien ou mal pour eux, plutôt que de laisser ce choix à Dieu qui les avait créé et qui éprouvait leur amour pour Lui. C'est pour cela que Christ est venu, afin de réparer la faille d'Adam, en nous enseignant et vivant le renoncement pour que nous soyons sauvé; car
la chute, c'est tout simplement «
le fait que chacun suit sa propre voie»
(Ésaïe 53:6) réclamant son indépendance de Dieu. Or celui qui renonce à lui même pour Jésus, entrera dans la gloire éternelle; mais celui qui renonce à Jésus, entrera dans le feu de la perdition éternelle. Dire que l'Amour est un sacrifice, nous indique qu'il est le "Don de soi", le renoncement volontaire et consciencieux de nos désirs, de nos pensées, de nos imaginations, de nos raisonnements, de nos actions et de nos projets;
l'abandon total dans l'assurance d'une confiance certaine en Jésus. L'Amour, en tant que principe de renoncement, est
le pivot éternel de l'existence même, l'axe absolu autour duquel tourne toute l'Écriture, de la Genèse à l'Apocalypse. C'est le seul moyen de venir à Jésus pour être sauvé et recevoir la vie éternelle
(Luc 9:23); et le seul qui nous enseigne à renoncer aux choses de ce monde dans notre marche de chaque jour: «
Car la Grâce de Dieu, salutaire à tous les hommes, a été manifesté: nous enseignant qu'en renonçant l'impiété et aux passions mondaines, nous vivions dans ce présent siècle, sobrement, justement et religieusement; en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre Grand Dieu et Sauveur, Jésus-Christ; qui s'est donné soi-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de nous purifier, pour lui être un peuple qui lui appartienne en propre, et qui soit zélé pour les bonnes oeuvres»
(Tite 2:11-14).