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La version du Nouveau Testament dite de Lausanne-08


juin 29, 2014 par GoDieu


Chapitre V

Autorités en faveur du système

Nous avons d'abord Lefèvre d'Étaples, l'homme qui le premier en France, traduisit le Nouveau Testament sans en rien retrancher et sans y rien ajouter. C'est du latin et non du grec qu'il le transporta dans notre langue; il mit moins d'une année à un travail qui ne saurait être bien fait par personne en si peu de temps; cela n'empêche pas que son avis ne soit d'un grand poids. Voici donc ce qu'il dit dans sa préface:

«Et si aucuns, voulant dégoutter les simples ou détourner de la vérité, disent qu'il vaut mieux lire les Évangiles comme devant ont été translatés, en ajoutant, diminuant ou exposant, et qui, par ainsi, sont aussi plus élégants, se peut répondre, qu'on n'a voulu aucunement user de paraphrase, crainte, expliquant le latin, de bailler autre sens que le Saint-Esprit avait suggéré aux Évangélistes; pour cette cause user de paraphrase, en translatant la Parole de Dieu, est chose périlleuse.... Et sachez que ce que plusieurs estiment élégance humaine, est inélégance et parole fardée devant Dieu».

Après Lefèvre d'Étaples vient un autre français, l'illustre M. de Sacy. L'année de sa mort, lisons-nous dans le Port Royal de M. de Sainte-Beuve, il eut avec son ami Fontaine une conversation confidentielle au sujet de sa version.

«Que sais-je, lui dit-il, si je n'ai rien fait contre les desseins de Dieu? J'ai tâché d'ôter de l'Écriture Sainte l'obscurité et la rudesse, et Dieu jusqu'ici a voulu que sa parole fût enveloppée d'obscurité. N'ai-je donc pas sujet de craindre que ce ne soit résister aux desseins du Saint-Esprit que de donner, comme j'ai tâché de le faire, une version claire et peut-être assez exacte par rapport à la pureté du langage? Je sais bien que je n'ai affecté ni les agréments ni les curiosités qu'on aime dans le monde, et qu'on pourrait rechercher dans l'Académie française. Dieu m'est témoin combien ces ajustements m'ont toujours été en horreur; mais je ne puis me dissimuler à moi-même que j'ai tâché de rendre le langage de l'Écriture clair, pur et conforme aux règles de la grammaire; et qui peut m'assurer que ce ne soit pas là une méthode différente de celle qu'il a plu au Saint-Esprit de choisir? Je vois dans l'Écriture que le feu qui ne venait pas du sanctuaire, était profane et étranger, quoiqu'il pût être plus clair et plus beau que celui du sanctuaire. Il ne faut pas se tromper dans cette belle pensée d'édifier les âmes. Il y a grande différence entre contenter et édifier. Il est certain qu'on contente les hommes en leur parlant avec quelque élégance, mais on ne les édifie pas toujours de cette manière».

Le vénérable Janséniste se trompait en un point; car voici deux littérateurs qu'il a peu contentés, ce me semble. «De Sacy a rasé, poudré, frisé la Bible, mais au moins il ne l'a pas fardée». Ainsi parle Joubert, et M. de Sainte-Beuve ajoute: «Les premiers mots sont bien un peu vifs; il suffisait de dire qu'il l'a peignée» (76). L'éloge me paraît ressembler beaucoup à une critique.

M. Pétavel continue en rappelant que Bossuet faisait de semblables remarques à propos du Nouveau Testament de Mons (celui de Sacy); «Il n'y trouvait qu'un défaut essentiel, un tour trop recherché, trop d'industrie de paroles, une affectation de politesse et d'agrément que le Saint-Esprit avait dédaignée dans l'original».

Je pourrais citer encore, toujours d'après M. Pétavel, et Luther, et J.J. Hottinger; puis quelques mots de MM. de Beausobre et Lenfant, comme aussi de M. Henri de Berlin, et je constaterais de nouveau qu'aux yeux d'hommes autorisés, l'essentiel, pour une version de la Bible, n'est pas de la revêtir d'un style élégant et taillé de tout point au goût du jour. Je pourrais également, et de mon chef, faire parler le célèbre Gœthe, auquel la traduction littéraire de la Bible rêvée par quelques-uns, n'aurait nullement plu, ce qu'atteste le jugement qu'il porte sur Luther (77). Mais je me hâte d'arriver à mon témoin principal; témoin à charge selon nos critiques, témoin à décharge selon moi: il s'agit de Vinet.

Nous, ses contemporains, nous avons pu apprécier plus que personne ses éminentes qualités; nos relations communes nous ont été sans doute plus bienfaisantes qu'à lui-même; toutefois, c'est à la génération suivante qu'il était réservé d'invoquer sa parole comme celle du «Maître qui a dit». Quant à nous, nous nous permettons encore de peser ses opinions et de les discuter. Fût-il donc vrai que, dans sa critique, remarquable en effet, de la littéralité, il avait en vue la version de Lausanne, ce que du reste M. Pétavel ne prétend pas, mais sans avertir du contraire, encore oserions-nous opposer à Vinet, qui n'a pas traduit les Livres saints, notre longue expérience et le fruit de nos réflexions multipliées. Mais non; les paroles citées sont de deux ans antérieures à la première édition de la version de Lausanne, et rien ne conduit à présumer que notre ami y pensât le moins du monde quand il les écrivit. Il s'agissait du Paradis perdu de Milton, traduit par M. de Châteaubriand, moquerie littéraire, s'il en fut, et qu'on se serait attendu à voir plus sévèrement qualifiée par Vinet, si l'on n'avait su quelle courtoisie embellissait toutes ses critiques, au risque parfois de les amoindrir. Quoi qu'il en soit, il est permis de s'étonner qu'on ait pu mettre en parallèle la version de Châteaubriand et celle de Lausanne; car c'était les mettre en parallèle que d'appliquer à l'une les remontrances faites à l'autre. Parler d'un «littéralisme servile et inintelligent», ce peut être vrai de l'une de ces versions, sans que cela le soit de toutes deux.

Mais puisque le nom de Vinet a été mis en scène à propos des versions de la Bible, dont il ne s'est pas spécialement occupé, écoutons ce qu'il dit de la littéralité d'une manière générale:

«En jugeant la littéralité sur son but, nous la trouvons fidèle au vœu de la nature, qui a marqué tous les êtres du sceau de l'individualité, et en a fait la condition de toute grâce et de toute puissance. L'ancienne manière de traduire semblait avoir en vue d'effacer partout l'individualité, de ramener tous les êtres du même genre à la simple communauté de leur genre, et de les réduire, comme on fait des fractions en arithmétique, à un même dénominateur. Ainsi se dépeuplait, s'appauvrissait ce monde si varié; ainsi s'aplanissait le terrain si richement accidenté de la nature humaine. Nous l'entendons aujourd'hui bien autrement; mais si le but est légitime et nettement aperçu, on erre quelquefois sur les moyens». — Ici vient la critique de la littéralité, entendue à la façon de M. de Châteaubriand; puis Vinet reprend: — «Je parle du littéralisme absolu; car il y a entre deux langues, à quelque distance qu'on les aille prendre, une masse de rapports suffisants pour nous autoriser, nous obliger même, à essayer d'abord de la littéralité; toutes les fois qu'elle est possible elle est nécessaire...». Et plus loin: «Pour nous résumer, le système de fidélité est bon et vrai sauf l'excès. Tous les faits bien examinés, il est rationnel de partir des mots et de la phrase de l'original, comme de l'hypothèse la plus vraisemblable...».

De ces citations, qui ne sont pas sans analogie avec le jugement porté par M. Villemain sur la manière de traduire Démosthènes, de ces citations, dis-je, il me paraît résulter évidemment, que, si Vinet admettait la littéralité, une certaine littéralité, dans la traduction des œuvres de goût, des produits de la littérature, il devait sans nul doute l'admettre pour une traduction du Nouveau Testament. La question est de savoir si, à ses yeux, l'excès (terme vague) eût été plus véniel ou moins dans une version des Saints Livres. En tout cas, il est parfaitement sûr qu'il nous tend la main plus qu'à M. Pétavel. Il est d'autant plus avec nous qu'il n'y a pas, de la langue des Grecs à la nôtre, cette distance infinie qui, sans doute, n'interdit pas tout essai de littéralité, comme Vinet le fait remarquer, mais qui y met pourtant de grands obstacles. Entre le français et le grec il y a des affinités si étroites qu'elles peuvent même être en piège, et je ne prétends pas que les auteurs de la version de Lausanne ne s'y soient jamais laissé prendre.

Y aurait-il enfin de ma part trop de présomption à invoquer le témoignage récent d'un savant dont l'autorité paraîtra sans doute de grand poids? M. H. Vallon, membre de l'Institut, académie des inscriptions et belles lettres, est un de ces hommes d'élite que le fameux livre de M. Renan a fait descendre dans l'arène. Sous le titre de Vie de notre Seigneur Jésus-Christ selon la concordance des quatre Évangiles, avec une Introduction, etc., M. Vallon a enrichi d'un ouvrage excellent la littérature théologique. Sauf l'Introduction, sauf encore quelques notes et quelques parenthèses (78), ce n'est que la reproduction exacte, mais parfois abrégée, des quatre Évangiles, dans une version qui me paraît appartenir entièrement à l'auteur et avoir été faite sur le texte grec, chose rare chez les catholiques. Or, bien que, par un effet de certaines préoccupations, M. Vallon traduise comme il n'est pas permis de le faire, des versets tels que Luc 1:34 (79), sa version ne laisse pas d'être généralement d'un admirable littéralisme. Je n'en donnerai que deux exemples, l'un et l'autre pris dans le chapitre dixième de St. Matthieu, «Je suis venu pour diviser l'homme d'avec son père, la fille d'avec sa mère, la belle-fille d'avec sa belle-mère. Et l'homme a pour ennemis ceux de sa propre maison» (Matthieu 10:35). Quelques lignes plus bas: «Qui trouve son âme, la perd; qui perd son âme à cause de moi, la trouve» (Matthieu 10:39). M. Vallon, je l'espère, me pardonnera la liberté que je prends de le tirer à nous. Il n'est pas probable qu'il connaisse la version de Lausanne. S'il prenait la peine de la lire, il y trouverait sûrement beaucoup de choses à corriger. Toujours est-il qu'on serait heureux d'en faire la révision avec lui, dans un même esprit de fidélité au texte sacré, et en profitant de la supériorité de son savoir.

Aux témoignages indirects rendus à nos principes, je pourrais ajouter l'approbation explicite donnée à la version de Lausanne par quelques amis décidés; mais, combien de docteurs qui, tout en la critiquant, ne cessent d'y recourir! Combien qui y prennent leurs citations, en la perfectionnant çà et là! Combien qui avouent avoir appris d'elle à comprendre certains passages dont ils savaient par cœur l'expression grecque; combien qui, habitués maintenant à cette traduction, trouvent les anciennes et même quelques-unes des plus récentes, lâches, fades et sans nerf. Je ne m'étonne donc pas que le jeune savant dont le livre m'a fait prendre la plume, ait exprimé l'honorable aveu que voici:

«En nous séparant de la version de Lausanne, nous conservons pour elle quelque chose de cette estime et de cette affection que vous inspire tel personnage un peu rude et bourru parfois, mais à intentions franches et loyales. Personnellement, à défaut du texte, nous préférerions cette traduction à toute autre».

M. Pétavel reconnaît d'ailleurs que le système du littéralisme est quelque peu adouci dans notre troisième édition, «de même, dit-il, que par les essais d'une société suisse, anonyme comme la précédente, et à laquelle on doit deux éditions d'une traduction nouvelle des Psaumes et une traduction nouvelle des cinq Livres de Moïse» (80) laquelle est accompagnée d'une Préface qui «a le mérite de formuler et de raisonner quelque peu la méthode suivie jusqu'ici par la routine».

Nous sommes donc tantôt des novateurs, tantôt des routiniers. Allons! Il faut savoir passer par la bonne et par la mauvaise réputation. En attendant, écoutons M. Reuss qui, tout en faisant ses réserves, a dit sur cette version des Psaumes, première édition: «L'ensemble de ce travail nous paraît marquer un progrès réel et pour le fond et pour la forme». Or, il n'est pas difficile de deviner la parenté assez étroite qui unit la version des Psaumes et du Pentateuque de Lausanne à celle du Nouveau Testament.

M. Pétavel l'a bien compris, et, dans ce qui va suivre, ce qu'il dit de l'une, il le pense de l'autre. C'est une boutade un peu rude; mais on ne s'étonnera pas qu'elle me soit plutôt agréable de la part d'un pasteur multitudiniste à outrance, auquel il faut pardonner ses préjugés.

«La version des traducteurs suisses, dit-il, sera appréciée par les hébraïsants novices; elle jouera pour eux le rôle de ces traductions interlinéaires qui facilitent les écoliers. En outre, comme après tout le langage est quelque chose de conventionnel, certains petits troupeaux pourront se faire à cette version. Les gens du monde qui s'égareront dans leur sein, y rencontreront un parler moins intelligible encore que celui qu'on y entendait jusqu'ici; ces églises prendront d'autant plus à leurs yeux l'aspect de coteries; mais la conviction de posséder la plus fidèle des traductions de la Bible consolera les membres de ces sociétés de leur isolement. Initiés dès leur tendre enfance au langage araméisant de leur version, ils le comprendront mieux que tout autre, et cela, sans doute, leur suffira». — En effet, il est permis d'être content, lorsqu'on possède «la plus fidèle des traductions», dans un langage «que l'on comprend mieux que tout autre».

Ceci me ramène au témoignage d'estime personnelle rendu par M. Pétavel à la version de Lausanne, et pour être juste, je dois dire qu'il ajoute: «Mais il s'agit ici du besoin des églises et de la foule, et nous ne croyons pas qu'un littéralisme même mitigé soit de nature à les satisfaire». Or, ce qui est incontestable, c'est que la version de Lausanne n'a pas été appréciée par les seuls docteurs. La foule ne possède pas, comme eux, l'avantage de pouvoir lire le Nouveau Testament dans l'original, et elle renferme bon nombre de personnes qui, «à défaut du texte», ont «préféré cette traduction à toute autre». D'ailleurs, la foule des vrais chrétiens, à supposer qu'ils forment quelque part une foule, n'a pas besoin, pour goûter le livre de Dieu, qu'on le lui présente dans un style toujours parfaitement agréable. Il y a un goût populaire qui s'attache au fond des choses, et un goût littéraire qui prise surtout la forme. L'homme de peine, dont la vie se passe à rompre les mottes d'un champ ou à battre le fer sur l'enclume, ne se laisse pas arrêter dans une lecture par ce qui heurte l'esprit cultivé des gens «habillés de vêtements moelleux et habitant dans les maisons des rois», comme dit le Seigneur. Aux uns le travail opiniâtre, aux autres le travail facile, du corps et de l'âme, ou plutôt l'absence de travail, autant que faire se peut. J'ai entendu déclarer par un homme de la campagne, bon et vrai disciple du Sauveur, qu'il n'avait jamais aussi bien compris le Nouveau Testament que depuis la version de Lausanne: il ne m'est pas venu à la pensée, je l'avoue, de lui demander s'il n'en trouvait pas le style un peu raboteux.

Il n'est donc pas surprenant que cette version ait atteint, en vingt années, sa troisième édition, ni qu'il s'en soit vendu huit mille exemplaires environ. Ce fait paraît étonner M. Pétavel, et il l'explique en nous apprenant qu'un tel succès est dû à l'appui donné au littéralisme par l'Église libre du canton de Vaud. Il y a «triomphé», dit-il, et c'est là que le Nouveau Testament de Lausanne a pris cours (81). En vérité, je l'ignorais. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'aucun acte de cette église n'a sanctionné l'œuvre à laquelle je bénis Dieu d'avoir concouru; et si, plus tard, le Nouveau Testament de Lausanne venait à prendre pied au sein de nos congrégations, je croirais pouvoir les féliciter de la préférence qu'elles auraient donnée à une version qui, malgré ses défectuosités très réelles, est déclarée par ses adversaires celle qui se rapproche le plus du texte sacré.

En attendant, il faut reconnaître que, jusqu'à ce jour, elle n'a été acclamée par aucune église, protégée par aucune société biblique, publiquement défendue par aucun de ses auteurs (82), et que l'écoulement, bien que considérable, n'en a pas été prodigieux. Je dois confesser aussi que, nonobstant ses importantes concessions, M. Pétavel est fort loin de s'entendre avec nous sur le principe; mais je doute fort que les hommes éminents qui figurent dans son livre, de Lefèvre d'Étaples à Vinet, et Sacy moins que nul autre, lui eussent prêté leur appui; car voici comment l'auteur de la Bible en France s'exprime quelque part:

«On a dit que, pour bien traduire, il fallait d'abord s'attacher à reproduire la lettre, puis la corriger selon les lois de l'accommodation. Pour nous, préoccupé des besoins intellectuels et moraux des lecteurs dont la satisfaction est le vrai but de l'œuvre (83), nous ne nous appliquerions, en tout premier lieu, qu'à rendre la pensée de l'auteur dans un langage uni et, de prime abord, intelligible; sauf à rétablir ensuite le mot à mot partout où la clarté n'en souffrirait pas».

Je pense que le traducteur qui agirait de la sorte, serait si content de sa prose qu'il finirait par laisser tout à fait le mot à mot de côté. Reste à savoir si nous aurions ainsi une reproduction fidèle de la Parole de Dieu.

Il n'est pas facile au surplus de s'entendre avec M. Pétavel, non plus qu'avec la généralité de nos critiques. Quand ils s'attaquent aux anciennes versions, leurs principaux griefs, et je le conçois, c'est que, marchant à la suite de la Vulgate latine, les traducteurs se sont trop fréquemment écartés de l'original, qu'ils n'ont pas eu assez de respect pour le texte sacré. Ils se scandalisent avec raison de la liberté que St. Jérôme s'est accordée en traduisant mustèrion une seule fois par sacrement (84), le rendant toujours ailleurs par mystère; ils ne s'étonnent pas moins que Sacy ait osé dire, en parlant des images taillées: «Vous ne les adorerez point et vous ne leur rendrez point le [souverain] culte». Et puis, quand il s'agit de la version de Lausanne, on lui fait un crime de sa scrupuleuse fidélité! Eût-elle péché par excès, ne devrait-on pas lui tenir compte de ses intentions? Messager pour messager, je préfère celui qui, dans son patois, me rend fidèlement un message, au laquais, bien-disant, qui voudrait l'accommoder à sa façon de parler, au risque d'en pervertir le sens.

Ne serait-ce point ici le lieu de rappeler ce que dit Calvin au sujet de la version d'Olivétan:

«Il est, je n'en doute point, des endroits qui, soit par suite de la grande diversité des goûts, soit parce que, dans un ouvrage de si longue haleine, il est difficile de ne pas faiblir quelquefois, ne plairont pas à tout le monde. Mais si le lecteur rencontre de ces endroits, je l'invite à ne pas attaquer et à ne pas incriminer un savant qui a bien mérité des études sacrées; mais bien plutôt à relever ses fautes avec modération. Cette modération ne sied pas moins au vrai savoir qu'à la piété chrétienne... Je les avertis aussi de ne pas se promettre une grande gloire de leurs frais d'éloquence agressive, car il est d'une grande vérité ce proverbe qui dit, qu'il est facile de critiquer, mais non de pratiquer».

 


Références

76 Port-Royal, II, 360 note.
77 Dans ses mémoires, Liv. XI.
78 Pour n'en citer qu'une, nous lisons à la fin des discours contenus au chapitre 3 de St. Jean (Jean 3), ce remarquable résumé: «Le fondement du salut dans la foi; la raison du jugement dans l'incrédulité; le principe de l'incrédulité dans les mœurs».
79 «Comment cela se fera-t-il, puisque j'ai résolu de demeurer vierge?».
80 Se trouvent chez Georges Bridel, éditeur. Les livres historiques de l'Ancien Testament viennent de paraître, et en même temps qu'eux, un Avis qui lève tout anonyme et donne de nouvelles explications sur ce grand travail.
81 La Bible en France, page 224.
82 Il parut cependant, en janvier 1839, dans le Narrateur religieux, et avant toutes critiques, une annonce développée qui renferme déjà quelque apologie du travail.
83 J'aime mieux ce que disait Sacy.
84 Éphésiens 5:32.

 

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