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Certains qui détiennent la sagesse du discernement n'ont pas hésité à se servir des acquis de la psychologie moderne et de la psychanalyse pour identifier les pseudo-manifestations diaboliques à des fantasmes ou illusions de leur nature humaine. Mais le Diable (ou ses expressions mentales) a une histoire, ses figures et ses fonctions changent avec les lieux, les cultures, les époques. Il n'a pas toujours été personnalisé, il n'a pas eu tout le temps des aspects anthropomorphiques ou zoomorphiques. L'univers du monde diabolique est d'une richesse étonnante, témoignant de la variété des peurs humaines dans des contextes différents et de puissance de son imaginaire stimulé par l'ignorance et la crainte.
Bien que la plupart des maladies mentales puissent être congénitales, ou provoquées par un accident ou par une maladie, il est de plus en plus évident que, à mesure que nous approchons de la fin de cet âge, les esprits démoniaques ou dérèglements de conscience de la nature humaine déchue, sont impliqués dans plusieurs comportements horribles et atroces issues de «maladies mentales» par ceux qui déforment la vérité et la grâce de Dieu.
Pratique religieuse, voire magique, très ancienne, l'exorcisme où l'art de chasser le Diable, les démons et autres esprits possesseurs, demeure toujours en usage chez la plupart des peuples de la Terre, toutes cultures confondues. Chez les Grecs, les Romains, les Juifs et les premiers chrétiens, la maladie mentale était souvent considérée comme une possession du corps par une entité maléfique. Dans la mythologie antique, le mot daimon désignait les puissances intermédiaires entre les dieux et les hommes. Selon le christianisme primitif, la faculté de chasser les démons était un don que, de nos jours, nous appellerions un charisme. Dans le vocabulaire chrétien moderne, le démon est un ange déchu, le plus beau de tous les anges, le Diable, Lucifer ou Satan. Dans le Nouveau Testament, Jésus guérissait les malades en chassant de leur corps les démons responsables de leur mal, mais nous savons qu'il s'agissait plutôt d'une puissance par laquelle il redressait les esprits troublés d'une conscience déréglée. Il transmit ce don à ses disciples. Le christianisme, devenu religion officielle de l'Empire Romain, hiérarchisa l'Église, structura ses dogmes, et donna naissance à un christianisme contrefait qui assimila les mythes de tous les peuples. La démonologie devint un domaine d'étude distinct de sa théologie, ayant ses spécialistes, les démonologues. Des gourous, des adeptes de sectes et mouvements ésotériques, voire des guérisseurs, des voyants et des sorciers, profitant de la réserve de cette parodie ecclésiastique à l'égard du Diable et des démons, se sont librement autoproclamés «exorcistes», s'attribuant un ministère de délivrance qui à toute égard était très rentable. Dès lors, ils exercent à titre vénal et a grand renfort de publicité, l'art très lucratif de chasser les démons, de purifier les maisons ou d'exorciser les malades qui se croient possédés ou bien victimes d'un mauvais sort.
Nous avons déjà expliqué lorsqu'une personne a des travers, des façons d'agir qui défient et déforment la vérité, ceux-ci sont ce que la Bible nomme des «démons». Ceux-ci se rapportent au désordre de la nature humaine déchue qui se révolte contre la Souveraineté de Dieu, en d'autres mots ils sont des manifestations ou attitudes néfastes du cœur ténébreux de l'homme. Ces désordres, reconnus comme étant de nature psychotique, produisent des délires de tous genres, particulièrement au niveau de croyances religieuses.
Sous la dénomination de folie religieuse on a décrit des faits disparates qu'unissait le lien factice des préoccupations sur les démons. On distinguait une forme expansive ou théomanie et une forme dépressive ou démonomanie suivant que le ciel ou l'enfer intervenaient dans le délire et lui donnaient une apparence glorieuse ou abjecte, euphorique ou mélancolique: les illuminés rentraient dans la première catégorie, les possédés du démon dans la seconde. Les cas de prétendue «folie religieuse» se répartissent aujourd'hui dans les psychoses les plus différentes; nous décrivons uniquement ceux qui relèvent du délire d'interprétation.
Les interpréteurs mystiques ne sont en général que des ambitieux auxquels leurs tendances et leur éducation impriment des traits particuliers. On trouve parmi eux certains thaumaturges, prophètes et messies. Les plus humbles et les moins tarés se contentent d'exalter leurs vertus et de propager leurs concepts d'égarements qu'ils prennent pour la vérité même; les plus orgueilleux et les plus débiles comme Michelle d'Astier de la Vigerie et compagnie, se proclament comme ayant un ministère de délivrance sous l'ordre de Dieu. À l'origine de leur délire n'est souvent qu'une interprétation délirante. Des troubles sensoriels surviennent presque toujours chez ce genre de mystiques qui, parfois, cherche eux-mêmes à les provoquer par de longues prières, des jeûnes prolongés, ou par des techniques de suggestion mentale qui tracent des sillons dans la conscience de gens crédules.
L'hallucination, vision divine ou voyance, peut donc résulter de la dépression physique ou d'épuisements. D'ailleurs, elle n'est jamais qu'un épisode bref auquel le malade accorde, en raison de ses croyances, une valeur surnaturelle. Les hallucinations de la vue, les plus fréquentes, reproduisent sous un jour éblouissant divers spécimens de l'imagerie religieuse. Souvent, le mystique sent la présence d'un être surnaturel, sans le voir ni l'entendre, d'après les modifications de sa cénesthésie: un frémissement, une chaleur interne lui donnent l'illusion d'un souffle divin. Une illusion de l'odorat (odeur de soufre) peut révéler l'approche du Diable et certains comportements et doctrines seraient les agissements de démons mythiques ou anges déchus chimériques. Ces troubles sensoriels se combinent maintes fois en une scène de durée plus ou moins longue, sorte de «rêve éveillé» auquel est donné le nom d'hallucinations oniriques. Ces sujets, capables d'obéir à une interprétation ou a une hallucination impérative, peuvent devenir dangereux: manipulations, violences, automutilations, meurtres. Tous en effet conforment leurs actes à leurs pensées, leur vie à leur mission divine. Quelques-uns, se croyant persécutés, deviennent rapidement agressifs. D'autres se contentent de se livrer à mille excentricités comme le parler en langues, la prophétie, l'exorcisme, etc.
D'après Pierre-Yves Brandt et Claude-Alexandre Fournier,
«Fonctions psychologiques du religieux», «...les expériences néfastes vécues lors des décompensations psychotiques peuvent aussi éloigner du religieux, qui est alors vécu comme dangereux, rendant malade. Ainsi les symptômes psychotiques positifs, la recherche de guérison, la mobilisation de ressources religieuses ou même la réorientation de toute la vie vers le spirituel contribuent à expliquer pourquoi la religion est si importante chez les patients soutirant de psychose chronique. La mobilisation de ressources religieuses peut se faire soit en investissant le cadre de référence hérité de l'enfance, ou en adoptant un nouveau cadre de référence, de nouvelles croyances spirituelles qui peuvent s'accompagner de conversion ou de changement d'affiliation religieuse. Ceci expliquerait en partie les différences d'affiliation religieuse que l'on constate entre cette population et la population générale. La maladie n'affecte pas l'individu seulement aux niveaux personnel, interpersonnel et social, mais aussi au niveau de la religion. Cette dimension devrait donc être incluse dans la définition même de la schizophrénie. La définition de la maladie met en lumière des dysfonctionnements qui peuvent se situer au niveau individuel de la religion (contenu des croyances) comme au niveau collectif (pratiques religieuses en communauté). Le dysfonctionnement au niveau des croyances spirituelles et religieuses s'exprime chez les psychotiques positifs, sous la forme de délires mystiques et d'hallucinations avec un contenu religieux. Différencier les croyances pathologiques des attires croyances est une tache ardue car les croyances se situent sur un continuum. Par exemple, 28% des sujets attribuent un sens spirituel à leur maladie, due au Diable, aux démons, aux esprits malins, aux forces spirituelles néfastes. Pfeifer (1999) a montré que la croyance en une origine maléfique des troubles psychiatriques n'est pas spécifique aux personnes souffrant de psychose, et qu'elle dépend fortement du milieu religieux... Selon Wilson (1998), les contenus des délires mystiques sont habituellement de type «persécution (être persécuté par le diable ou les démons), de type «grandeur» (se prendre pour Dieu. Jésus ou un ange) ou de type «mélancolie (avoir commis un péché impardonnable)...» En psychopathologie, en neurologie et en psychiatrie, le délire est une perturbation globale, parfois aiguë et réversible, parfois chronique du fonctionnement de la pensée. Il représente un symptôme, et en ce sens peut prendre des significations très diverses selon le contexte dans lequel il apparaît, et selon son type. Le délire est un trouble du contenu de la pensée caractérisé par la permanence d'idées délirantes. Les idées délirantes sont des idées manifestement en désaccord avec les faits observés et les croyances habituellement partagées dans un contexte culturel donné. Ces idées emportent l'adhésion du patient au moment où le patient délire, mais elles peuvent faire l'objet d'une critique de la part du sujet lorsque les symptômes retombent. Nous obtenons ainsi un bref aperçu des différents types de conflits psychiques sous-jacents dans un discours de possession démoniaque qui contribue à la réflexion sur le rôle du trauma réel dans le début d'une pathologie psychique.»
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