La foi des Élus, un chef-d'œuvre du Saint-Esprit
D'où provient la vraie foi? — La foi en Jésus-Christ est le chef-d'œuvre du Saint-Esprit. —
Elle ne dépend donc pas des caprices de la libre* volonté humaine.
* Nous savons en effet que la volonté de l'homme n'est pas libre, elle est esclave du péché et de la chair, et tous les choix de l'homme en sont teintés.
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Que les élus reçoivent Jésus-Christ par la foi, c'est un don céleste et supranaturel. «
La chair et le sang ne te l'ont point révélé», disait Jésus lui-même à St. Pierre, «
mais mon Père qui est au ciel.»
(Matthieu 16:17)
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Tous ceux qui s'imaginent que la foi est un acte de libre volonté humaine sont larrons et voleurs*, qui d'un côté ravissent à Dieu sa gloire; et à eux, l'assurance positive de leur adoption.
* Telle est la position des Évangéliques modernes. Ils sont non seulement «des voleurs» mais des imposteurs qui prétendent être chrétiens. Si la foi serait «un acte de libre volonté», c'est-à-dire «une décision personnelle» comme ils disent, le salut serait par les œuvres et non par la grâce, car tout acte ou action est une œuvre, un effort ou activité de la volonté humaine. Les Évangéliques prêchent donc un faux évangile, un évangile du libre choix et non l'Évangile de la grâce qui nous parvient de la souveraineté de Dieu comme un don immérité et sans conditions.
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Le Saint-Esprit est nommé le
sceau et l'
arrhe de notre adoption. Cela signifie que le Saint-Esprit est le Maître intérieur, par le moyen duquel la promesse du salut entre en nous et transperce nos âmes; autrement elle ne ferait que battre l'air ou sonner à nos oreilles.
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La foi est une connaissance ferme et certaine de la bonne volonté de Dieu envers nous. Elle est fondée sur la promesse gratuite donnée en Jésus-Christ; et elle est révélée à notre entendement et scellée en notre cœur par le Saint-Esprit.
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La foi est dans une âme qui la possède,
l'œuvre souveraine du Père, du Fils et du Saint-Esprit. St. Paul dit: «
Vous avez cru par l'efficace de la vertu toute-puissante de Dieu.»
(Éphésiens 1:19)
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Il en est qui n'ont jamais rien conçu du don singulier de l'Esprit, par lequel la foi nous est inspirée.
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La «FOI DES ÉLUS», à savoir, cette confiance d'oser invoquer Dieu pour Père à pleine bouche, est seule la vraie foi.
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Les réprouvés ne parviennent jamais jusques à cette révélation secrète de leur salut*, foi vive et enracinée dans le cœur.
* Ni le peuvent-ils, car leur salut dépend de leurs efforts, et leur foi n'est qu'une croyance fondée sur un engagement de leur volonté.
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Il y a une foi caduque et fragile, et une foi vive et permanente.
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La foi dont on peut retomber est celle qui ne donne pas au cœur une certitude de salut pleine et arrêtée.
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La foi qui distingue les enfants de Dieu d'avec les incrédules est celle qui «nous fait passer de la mort à la vie», par laquelle nous «invoquons Dieu comme notre Père», et par laquelle «le Seigneur Jésus,
notre salut éternel, vit et habite en nous.»
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Nul n'est vraiment dans la foi, sinon celui qui, étant assuré d'une persuasion certaine que Dieu lui est Père par Jésus, et étant appuyé sur les promesses de la bonne volonté de ce Dieu fidèle, conçoit une attente indubitable de son salut.
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Nul n'espère droitement en Dieu, sinon qu'il ose hardiment se glorifier d'être «héritier du royaume céleste». «
Si vous êtes enfants, disait St. Paul,
vous êtes aussi héritiers.»
(Romains 8:17)
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La vraie foi est parfois éprouvée, purifiée
Quand nous enseignons que la foi doit être certaine et assurée, ce n'est pas à dire que parfois les fidèles ne soient grandement assaillis; mais nous nions que jamais ils tombent de la confiance qu'ils ont une foie conçue de la miséricorde de Dieu.
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La vraie foi est parfois et même souvent AGITÉE de beaucoup de doutes, sollicitudes et détresses*, en sorte que les âmes des fidèles ne sont guère en repos: pour le moins, elles ne se peuvent pas toujours ASSURER PAISIBLEMENT; mais, quelques rudes assauts et violences qu'elles aient à soutenir, elles en viennent toujours à bout, et en repoussant les tentations, elles demeurent EN LEUR FORTERESSE.
* Il est nécessaire que la foi soit purifiée par les épreuves, car là est son signe d'authenticité. Si quelqu'un dit qu'il a la foi sans épreuves, sa foi n'est qu'une croyance basée sur les illusions de sa volonté et sur les émotions changeantes de sa nature humaine déchue.
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Souvent l'âme fidèle flotte ça et là, comme entre les vagues des tentations. Et toutefois, c'est chose merveilleuse, que la foi soutient les cœurs des fidèles, au milieu de secousses telles et si rudes!
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La racine de la vraie foi n'est jamais arrachée entièrement du cœur fidèle; elle y demeure toujours fichée, quoique parfois elle semble incliner, ça et là, comme un arbre dans une tempête.
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La lumière de la foi n'est jamais tellement éteinte et suffoquée, que pour le moins il n'en demeure quelque étincelle, et par cela on peut juger que la Parole «
étant semence incorruptible de vie»
(1 Pierre 1:23); elle produit UN FRUIT SEMBLABLE À ELLE, dont le germe ne se dessèche et ne périt jamais.
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La crainte du fidèle n'est pas une crainte de défiance, mais de vigilance. Elle n'est pas non plus crainte servile, mais filiale.
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La certitude de la foi
Lorsque Satan voit que, par mensonge évident, il ne peut plus détruire la certitude de la foi, il s'efforce de la miner en cachette et comme par-dessous terre.
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Le dernier retranchement de ceux qui nient l'assurance pleine et absolue de la foi, est de dire que le salut est bien assuré objectivement, mais non subjectivement. — Mais, il n'est pas difficile de démêler la subtilité de ce mensonge, et de comprendre que le subjectif, pour être quelque chose, doit saisir l'objectif tel qu'il est.
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Le subjectif n'est qu'illusion et tromperie, s'il ne saisit l'objectif dans sa réalité. Si donc l'assurance absolue du salut est objectivement vraie, elle l'est aussi subjectivement, pour quiconque la saisit telle qu'elle est.
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Ici gît le principal point de la foi, que nous ne pensions point que les promesses de miséricorde qui nous sont offertes par le Seigneur, soient seulement vraies hors de nous, et non pas en nous (objectivement et non pas subjectivement). Il n'y a donc nul fidèle, sinon celui qui reçoit en lui-même le salut, tel qu'il est en Dieu.
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En somme, dès que la moindre goutte de vraie foi qui se puisse imaginer est mise en notre âme, incontinent nous commençons à contempler la face de Dieu bénigne et propice envers nous. Bien est vrai que d'abord c'est comme de loin: mais c'est d'un regard si indubitable que nous savons bien qu'il n'y a nulle tromperie.
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Après, nous allons toujours en progressant, et en recevant une vue toujours plus certaine.
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Les assauts mêmes de l'incrédulité, les tentations de la chair et du diable, au lieu de nous renverser, servent d'épreuve et d'affermissement à la vraie foi.
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La promesse du salut que nous recevons par la foi n'est point une promesse conditionnelle, mais une
promesse gratuite, vu que les promesses conditionnelles, en tant qu'elles nous renvoient à nos œuvres, ne nous promettent vie qu'autant que nous la trouvons en nous-mêmes.
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Jamais la foi n'est arrêtée jusqu'à ce qu'elle s'appuie sur la PROMESSE GRATUITE du salut. C'est là la foi qui discerne les enfants de Dieu d'avec les réprouvés, et les fidèles d'avec les incrédules.
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La foi qui sauve est celle par laquelle nous sommes
entés au corps de Christ, et c'est celle-là qui sépare les enfants de Dieu d'avec les incrédules.
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Il est écrit: «
Déchargez-vous sur Dieu de tous vos soucis, sachant qu'il a soin de vous.»
(1 Pierre 5:7) Or, est-ce obéir à cette parole que de garder pour soi le plus grand de tous les soucis, à savoir si oui ou non l'on persévérera jusqu'à la fin?
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La persévérance dans la foi
Lorsque l'Écriture dit: «
Si toutefois vous persévérez», ou: «
pourvu que vous demeuriez fermes», ou quelqu'autre expression semblable, elle ne pose pas, des conditions au salut, comme plusieurs ne cessent de le répéter, mais elle plante solidement les jalons du chemin par lequel les fidèles ont à marcher chaque jour, sous la garde de leur divin Chef.
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St. Paul dit que
la foi est un soutènement (une hypostase)
des choses qu'on espère et une démonstration des choses invisibles (Hébreux 11:1) Par le mot hypostase, il entend la fermeté sur laquelle les âmes fidèles s'appuient. Comme s'il disait que la foi est une possession certaine et infaillible des choses que Dieu nous a promises. Celui qui pense encore qu'il peut retomber loin du salut, n'a pas la vraie foi (la foi soutènement ou hypostase); il n'a tout au plus que les rudiments de cette foi.
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Au reste,
ceux qui renient l'assurance du salut, renient tout simplement l'espérance chrétienne. Car partout où la vraie foi se trouve, il ne se peut faire qu'elle n'engendre et produise aussitôt l'espérance du salut éternel. «
Or, dit St. Paul,
l'espérance ne confond point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné.»
(Romains 5:5)
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C'est donc prêcher le désespoir que de nier l'assurance absolue du salut, que donne la foi aux promesses de Dieu. Car, espérance n'est autre chose qu'une
attente patiente des biens que la foi a cru être véritablement promis de Dieu, ainsi que le dit encore St. Paul: «
Si nous espérons ce que nous ne voyons pas, c'est que nous l'attendons avec patience.»
(Romains 8:25)
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