La sanctification de la foi
Nous sommes sauvés pour toujours, non parce que nous avons ou faisons tel ou tel bien, mais parce que Celui en qui nous nous confions,
a tout fait bien*.
* Il n'y a de plus grande vérité que celle qui dit que «nous sommes sauvés, non à cause de ce que nous faisons, mais à cause de ce que Christ a fait» pour nous. Et comment pourrions-nous faire quelque chose pour notre salut et sanctification lorsque nous sommes crucifié avec Christ sur la croix? Nos mains sont clouées pour nous empêcher d'agir et de faire ce qu'on veut, nos pieds sont cloués pour nous empêcher de courir et d'aller où on veut, et notre tête est couronnée d'épines afin de nous empêcher d'avoir des pensées trop élevées sur nous même. Nous demeurerons sur la croix tous les jours de notre vie, jusqu'à ce que nous voyons la résurrection finale dans la gloire éternelle, résurrection de laquelle nous avons un avant goût par la Sainte Présence de Christ en nous, car il est ressuscité d'entre les morts et nous sommes en Lui dans sa résurrection, maintenant et éternellement.
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«
Sans la sanctification, nul ne verra le Seigneur.»
(Hébreux 12:14) On applique en général ce passage* à contre sens. On imagine qu'il nous parle d'une
sanctification par nos œuvres. Jamais on ne pourrait détruire cette erreur, si heureusement l'apôtre n'avait eu soin de nous dire clairement dans cette même épître
(Hébreux 10:10),
que nous sommes sanctifiés par l'oblation du corps de Jésus-Christ, faite une seule fois.
* Il y a aussi le fait que ce passage peut se traduire autrement, car le mot «sanctification» ou «hagiazo» en Grec, porte différentes significations dont celle «d'intégrité», c'est-à-dire «de ce qui est entier, état de ce qui est sain, intact, qui n'a subi aucune altération, aucune atteinte, le caractère ou qualité d'une personne intègre, incorruptible, dont la conduite et les actes sont irréprochables.» Dans cette optique, ce même passage se traduit: «Assistez tous les hommes dans la paix et l'intégrité, autrement aucun homme ne pourra percevoir le Seigneur.» En d'autres mots, nous sommes rendu irréprochables par le sacrifice du corps de Christ sur la croix, ce qui fait que par la grâce et par le moyen de la foi, notre caractère est rétablit dans une position de pureté, tout comme si nous n'aurions jamais subi aucune altération, aucune atteinte devant Dieu, et c'est dans cette position que nous pouvons assister tous les hommes dans la paix, afin qu'ils puissent percevoir Christ crucifié par la puissance de l'Esprit de rectification. Évidemment il ne s'agit aucunement ici d'une «sanctification par les œuvres», mais d'une «restauration devant Dieu en Christ par la grâce» qu'il nous accorde dans son sacrifice sur la croix.
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La sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur est donc bien évidemment
la sanctification de la foi. Mais nous demandons: Cette sanctification une fois reçue, peut-elle se perdre? L'apôtre répond: «
Par une seule oblation, Christ a amené pour toujours à la perfection ceux qui sont sanctifiés.»
(Hébreux 10:14)
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Comment, en effet, l'homme pécheur pourrait-il porter des fruits de sainteté avant d'avoir été rendu saint? Ce serait vouloir qu'un arbre sauvage porte de bons fruits avant d'avoir été enté ou greffé.
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Vous ne pouvez pas vous sanctifier vous-mêmes, mais Christ a voulu pourvoir pour vous à votre sanctification; c'est une de ces bénédictions spirituelles dont il est le dispensateur, et qu'Il a PROMISE à tous ceux qui croient en Lui.
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Les lois de la foi
En vous donnant son Fils, Dieu a promis de vous donner gratuitement
toutes choses avec lui.
(Romains 8:32) Il a promis d'
habiter au milieu de vous et d'y marcher (2 Corinthiens 6:16); de
purifier votre cœur par la foi (Actes 15:9); de
mettre ses lois* dans votre esprit et de les graver dans votre cœur. (Hébreux 8:10) La vie sainte est le FRUIT de la foi; elle n'en est pas la CONDITION.
* Par «lois» il ne faut pas entendre les principes de la loi mosaïque comme l'obéissance aux dix commandements, mais plutôt les enseignements ou instructions du Seigneur Jésus concernant le renoncement, la reconsidération, la régénération, la justification, la sanctification, et tout ce qui se rapporte aux bénédictions de la grâce. Seuls les réprouvés font de l'obéissance aux dix commandements de la loi mosaïque un principe de sanctification et une condition pour le salut, mais le vrai chrétien repose sur la foi en Jésus-Christ dans lequel il obtient cette assurance de posséder toutes les bénédictions de la grâce pour le salut de son âme.
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Ceux qui, pour miner sourdement l'assurance parfaite du salut, s'obstinent à dire: «Ils font dépendre le salut de l'assurance du salut», s'amusent à un jeu de mots; car le salut et l'assurance du salut pour une âme, c'est une seule et même chose. Seulement nous sommes obligés de nous servir de termes expressifs pour combattre toutes les formes de l'incrédulité et de l'erreur.
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Ceux qui s'en vont répétant que, «puisque le salut dépend de Dieu et non pas de nous, nous n'avons plus à nous en inquiéter, qu'il se fera ou ne se fera pas selon que Dieu voudra,» font bien les importants! Comme si une âme humaine s'inquiétait de son salut avant que Dieu lui-même vienne l'en inquiéter! «
Tout cœur inconverti, disait St. Paul, est
privé de sentiment et entièrement endurci.»
(Éphésiens 4:17-18); de sorte que, lorsqu'un cœur d'homme commence à s'inquiéter de son salut, à le chercher, à le désirer, à le vouloir, c'est Dieu qui le prévient par sa grâce, qui le réveille peu à peu, qui l'attire, qui l'éclaire, et qui finit par le faire arriver, par la foi, à la plénitude du salut.
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L'assurance absolue du salut dépend uniquement de Christ crucifié et ressuscité pour nous, qui, par son Évangile et par son Esprit, inspire à nos cœurs une pleine foi en lui seul.
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Il n'y a que Jésus qui puisse nous procurer la paix de la conscience en face de nos transgressions passées; la paix du cœur en face de notre situation présente, et la paix de l'esprit en face des perspectives de l'avenir. Tout cela n'est pas de la théorie, c'est de l'expérience, comme tout vrai enfant de Dieu le sait. Or, celui qui se confie en Jésus, pour le passé et pour le présent, mais non pas pour l'avenir, ne possède pas encore la vraie foi, ou du moins sa foi est mélangée de beaucoup d'erreurs.
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Ou plutôt il n'y a qu'
une seule foi.
(Éphésiens 4:5) Ce n'est donc pas
la foi qui est faible, c'est le cœur du pécheur qui souvent demeure
faible dans la foi (Romains 14:1); pourquoi? Parce que, pour être SATISFAIT, il ne regarde pas à Christ seul, à son œuvre parfaite de rédemption. Être
satisfait de Christ, c'est avoir la foi en lui. — Être
satisfait du sang de Christ, c'est avoir foi en son sang. Est-il vrai que vous soyez satisfaits de Christ et de son œuvre? Vous dites que oui! Mais est-il bien vrai que vous le soyez? — Car,
si vous l'êtes, que vous faut-il de plus? Étant satisfaits de Jésus, vous avez la joie et la paix.
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Dieu a donné la foi aux siens, non-seulement pour les introduire au bon chemin, mais pour les y faire continuer jusqu'au bout. «
Ce qu'il lui plut de commencer, sans se lasser, sa main l'achève.»
(Psaumes 118)
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Pour être assuré de son salut, il n'est pas besoin d'entrer au conseil de Dieu; quiconque y voudra entrer PAR CURIOSITÉ, y trouvera sa condamnation. Quiconque voudra grimper si haut, sera précipité en bas par désespoir. La certitude de notre salut ne doit pas être cherchée si loin; elle se trouve dans l'examen de nos consciences, confrontées avec la doctrine de l'Évangile.
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La foi est un don de Dieu
Si, nous étant sérieusement convertis par vraie repentance, nous avons recours à Jésus-Christ, n'ayant confiance qu'en sa mort, sa résurrection et son intercession; tout l'Évangile nous déclare que
quiconque croit en Jésus-Christ ne périra point, mais a la vie éternelle. C'est là le fondement de notre assurance.
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Cette pleine certitude de foi est un don que Dieu ne donne pas à tous les fidèles en même temps, ni en même mesure: aux uns, il la donne plus tôt; aux autres, plus tard; à quelques-uns seulement à l'article de la mort. Mais il nous faut désirer et rechercher ce don de Dieu, afin de le posséder le plus tôt possible.
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Il y a telles personnes qui, par lectures, prières et bonnes œuvres, tâchent de se fortifier en la foi, et qui néanmoins sont encore combattues de doutes et n'ont pas encore pleine assurance; cependant, si elles reconnaissent en elles-mêmes quelque progrès et un sérieux désir de s'avancer dans la foi, nous les exhortons à prendre le combat même qu'elles ressentent au dedans d'elles, pour marque de leur élection.
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Notre croyance revient donc à ces deux points: l'un que Dieu veut que nous soyons certains de l'accomplissement de sa promesse; l'autre que Dieu donne cette assurance à qui il veut, quand et selon la mesure qu'il veut, mais principalement à la mort, car alors elle est principalement nécessaire.
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L'Écriture dit: «
L'Esprit de Dieu témoigne avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.»
(Romains 8:16); et: «
Qui croit au Fils de Dieu a le témoignage de Dieu en soi-même.»
(1 Jean 5:10) Or, peut-on, sans impiété, accuser le témoignage de Dieu d'incertitude?
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David disait au Dieu en qui il avait mis sa confiance: «
Tu me conduiras par ton conseil, et puis tu me recevras dans la gloire.»
(Psaumes 73:24)
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St. Paul aux
Romains 8:30, dit: «
Ceux que Dieu a justifiés, il les a aussi glorifiés.» Quiconque donc est justifié, parviendra certainement à la gloire.
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St. Jean dans sa première épître dit: «
Je vous ai écrit ces choses, à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle.»
(1 Jean 5:7) St. Jean veut donc que nous soyons assurés d'avoir la vie éternelle.
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Le doute, une infirmité
Ceux donc qui prêchent la défiance, enseignent une doctrine contraire à l'Évangile, qui est la doctrine de foi.
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Il en est qui enseignent à dire: «
Notre Père qui es dans les cieux», et cependant à douter si on est enfant du diable.
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Le doute de son salut est pour nous une infirmité; et d'autres en font comme une vertu!
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Il en est qui semblent s'étudier à douter, et à faire profession de défiance.
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Nous protestons que Jésus-Christ est notre Justice entière et parfaite, et qu'en sa mort nous avons entière satisfaction pour nous acquitter de nos forfaits et de nos iniquités.
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