Le salut conditionnel
Dans un sens, nous disons que le salut est conditionnel*; à savoir que, pour être sauvé, il faut que le pécheur soit par la foi «enté au corps de Christ» et animé du Saint-Esprit. Mais CES CONDITIONS NE SONT PAS DOUTEUSES, parce qu'elles sont accomplies, non par les pécheurs, mais par le Seigneur, qui vit et habite chez tous ceux que le Père lui a donnés, «et dont il ne doit perdre aucun.» Ainsi, quoique le salut soit conditionnel, dans le sens dont nous venons de parler, l'assurance du croyant est absolue, parce qu'elle se repose sur la fidélité de son Dieu Sauveur.
* En d'autres mots, l'assurance du salut est conditionnelle à la fidélité de Christ dans son œuvre accomplit à la croix, elle n'est pas conditionnelle au croyant qui en reçoit les bénéfices par la grâce seule par le moyen de la foi. Ce qui veut dire que CHRIST EST LUI-MÊME L'ASSURANCE DE NOTRE SALUT et puisqu'elle dépend entièrement de Lui elle est absolue et éternelle.
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Christ est le même aujourd'hui, hier, éternellement.»
(Hébreux 13:8) L'assurance du saint est donc nécessairement toujours la même.
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Quant à nous, puisqu'en Jésus-Christ, nous avons une PLEINE SATISFACTION pour tous nos péchés, nous nous contentons de cela; et n'entreprenons pas de payer par nos tourments une dette que Jésus-Christ a entièrement acquittée*.
* Puisque le Seigneur Jésus-Christ a entièrement acquittée la dette de nos péchés à notre place, et puisque cette dette a été payé avant même notre naissance en ce monde, il en advient qu'elle inclut tous nos péchés, passés, présents, et futurs. Par une telle assurance inconditionnelle nous avons la paix avec Dieu dans les bénéfices des mérites de Christ. Si nous cherchons à payer la dette nous même par la persévérance dans la foi, la repentance incessante, et l'obéissance à la loi, comme étant des moyens de parvenir au salut, la charge de tous nos péchés nous revient et nous allons devoir en payer la dette éternellement dans les souffrances d'un enfer réel, car nous devenons nos propres sauveurs, annulant ainsi le sacrifice de Christ pour nous.
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Aussi, ne croyons-nous pas que Jésus-Christ soit mort pour faire valoir nos tourments, mais pour nous exempter de tourments; car le bénéfice de Jésus-Christ ne consiste pas à nous faire payer, mais à payer et satisfaire pour nous envers Dieu. — L'apôtre Paul en la première Épître à Timothée dit que: «
Jésus-Christ s'est donne soi-même en rançon pour nous;»
(1 Timothée 2:6) mais il ne dit pas qu'il nous donne la vertu de payer nous-mêmes notre rançon*.
* Pour payer la rançon, il fallait le sacrifice d'une victime parfaite, d'un agneau sans défauts et sans taches, et seulement Dieu pouvait rencontrer de telles exigences. En se manifestant dans la chair comme Fils de Dieu, il s'est offert lui-même en sacrifice pour nos péchés. À la croix le temps toucha l'éternité et Christ a payé éternellement le châtiment qui nous était réservé dans l'enfer, et il ressuscita d'entre les morts comme un Nouvel Homme. Malheur donc à celui ou celle qui veut ajouter au payement de la dette, il ou elle devra la payer dans des horreurs éternels pour s'avoir opposé à l'assurance absolue du salut. Tel est le lot de tous les réprouvés qui ont l'outrecuidance de se dire chrétiens.
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L'assurance sur la promesse de Dieu
Fonder l'assurance de son salut sur ses mérites, serait une outrecuidance; mais fonder cette assurance sur la promesse de Dieu, c'est foi et obéissance.
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Voici qui nous est comme une MURAILLE D'AIRAIN, à savoir quand nous considérons qu'ayant Dieu propice, nous serons assurés contre tous dangers*.
* Cela ne signifie pas que nous devons mettre Dieu à l'épreuve en se mettant volontairement dans des situations qui pourraient être dangereuses à notre vie ou notre santé dans le but de prouver un point. Celui qui serait assez insensé pour agir ainsi risquerait de récolter le contraire de ce qu'il espère, et indiquerait par ce fait même qu'il ne connaît point la grâce de Dieu dans sa vie et qu'il est un enfant du diable.
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La seule faveur de Dieu nous est une CONSOLATION SUFFISANTE pour toute tristesse; et une défense assez forte contre tous orages de maux, TANT QU'IL EN POURRA VENIR.
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Vrai est que les fidèles sont souvent ÉBRANLÉS, mais ils ne viennent jamais à ÊTRE ABATTUS ET RENVERSÉS. Le roi David dit à Dieu: «
Quand même je cheminerais au milieu de l'ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal, car tu es avec moi.»
(Psaumes 23:4)
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Christ par son intercession éternelle
C'est un TÉMOIGNAGE NOTABLE et évident D'UN AMOUR INESTIMABLE, que
le Père n'a point épargné son propre Fils pour notre salut.
(Romains 8:32) Puisque, pour les enfants de Dieu, il n'y a plus ni danger d'accusation
(Romains 8:33), ni danger de condamnation
(Romains 8:34), IL N'Y A DES LORS ADVERSAIRE QUEL QU'IL SOIT, QUI PUISSE ÉBRANLER NOTRE SALUT; BEAUCOUP MOINS LE RENVERSER!
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Christ, en faisant l'expiation de nos péchés, a prévenu le jugement de Dieu.
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Au reste, il faut bien prendre garde que l'apôtre Paul ne prend jamais en autre sens ce mot: «Être justifié» que pour «Être tenu pour juste*»; étant absous par la sentence de Dieu.
* Être juste ou justifié signifie «être intègre», c'est-à-dire «Qui est entier, intact; qui n'a subi aucune altération, aucune atteinte, qui est incorruptible, sans faille». Telle est la position dans laquelle le croyant est placé dans son adoption d'enfant de Dieu lorsqu'il reçoit la grâce de l'assurance inébranlable de son salut.
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Dieu ne recevra pas même contre nous aucune accusation: «
Qui accusera les élus de Dieu?»
(Romains 8:33)
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Christ par son intercession, non-seulement abolit la mort, mais aussi fait que les péchés sont effacés et mis en oubli*, TELLEMENT QU'ILS NE NOUS SONT PLUS IMPUTÉS!
* Quelle merveille que d'avoir l'assurance absolue que «nos péchés sont effacés et mis en oubli», et cela implique tous les péchés que nous avons commis, que nous commettons présentement, et que nous commettrons dans les temps à venir. Cela n'est pas une excuse pour péché, mais si nous péchons, et quoique nous devons combattre contre le péché toute notre vie, il est normal à la nature humaine de pécher du temps que nous sommes dans la chair, nous avons l'assurance que nos péchés ne nous sont plus imputés, car Christ en a payé la dette une fois pour toute, et nous sommes délivré de la condamnation qui accompagne le péché.
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Christ est celui qui, ayant une fois porté la punition qui nous était due, et y ayant satisfait, a évidemment par cela déclaré qu'il se mettait à notre place, pour nous acquitter.
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Quiconque donc voudra dorénavant nous condamner, il faut qu'il ramène Christ à la mort; «
qu'il crucifie de nouveau le Fils de Dieu et l'expose à l'ignominie.»
(Hébreux 6:6)
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Christ est PERPÉTUEL AVOCAT ET INTERCESSEUR de notre salut. Pour que l'assurance du salut ne soit pas absolue, il faudrait donc que Christ qui plaide pour nous, perdit sa cause!
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Si quelqu'un veut nous condamner, celui-là non-seulement anéantit et rend inutile la mort de Christ; mais aussi il entreprend la guerre* contre cette puissance inestimable d'intercession, dont Dieu l'a orné, en lui donnant l'empire souverain.
* Comment sont nombreux les réprouvés du Christianisme contrefait, disciples du libre-choix, qui entreprennent la guerre contre le Christianisme authentique des disciples de la souveraineté absolue de Dieu qui combattent pour la vérité. Il n'y a aucun doute que nous sommes présentement, au moment même que ces lignes sont écrites, dans une guerre spirituelle impitoyable. Les ennemis Évangéliques sont nombreux et nous sommes très peu, néanmoins aucun de ces réprouvés ne peut nous déloger de la vérité sur l'assurance absolue de notre salut en Jésus-Christ. Le combat est ardu mais la victoire nous appartient, car notre Chef a vaincu le monde et les ennemis seront sous nos pieds.
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Cette assurance si merveilleuse qui ne craint point de défier le diable, la mort, le péché, et les portes de l'enfer, doit saisir les cœurs de tous les fidèles, et y être établie.
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CE N'EST RIEN QUE NOTRE FOI, si nous n'avons une persuasion certaine que CHRIST EST POUR NOUS, et qu'en lui le PÈRE NOUS EST PROPICE.
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Il est impossible de songer chose plus pernicieuse, et une plus grande peste*, que la détermination des sophistes, touchant l'incertitude du salut!
* La maladie pestilentielle de l'incertitude du salut fait rage dans toutes les sectes Évangéliques modernes. Ce fléau infernal ne connaît aucune borne, et un très grand nombre sont victimes de ses illusions s'imaginant qu'ils sont des chrétiens, lorsqu'en réalité ils sont des imposteurs. Ces prétentieux utilisent toutes sortes de sophismes pernicieux qui n'ont que l'apparence de la vérité pour tromper les gens, et ils ne peuvent faire autrement car étant séduit eux-mêmes ils vont en séduisant de plus en plus ceux qui ont été destinés à la condamnation éternelle. Leur fin sera selon leurs œuvres, aucun d'eux n'échappera au juste jugement de Dieu.
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Au reste, quand il est parlé de l'intercession de Christ, ne la mesurons point selon notre sens charnel. Car, il ne faut pas imaginer que Christ soit là, en contenance d'un homme suppliant, et qu'étant à genoux, il prie le Père à mains jointes; mais, parce que toujours il est là présent avec sa mort et sa résurrection, qui tiennent lieu d'une INTERCESSION ÉTERNELLE, et ont l'efficace d'une vive prière, pour réconcilier le Père avec nous, et nous le rendre propice et favorable... pour cette cause, à bon droit il est dit: qu'il intercède pour nous.
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Les rayons de sa grâce
Quoi qu'il advienne, il faut nous tenir toujours assurés en cette foi: que Dieu qui nous a une fois embrassés de son amour, n'oublie jamais d'avoir soin de nous.
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Comme les brouillards qui s'élèvent dans l'air ne nous privent jamais de la lumière du soleil, lors même qu'ils en obscurcissent la pleine et pure clarté; de même, au travers des obscurités d'ici-bas, Dieu envoie toujours jusqu'à nous les rayons de sa grâce, afin qu'aucune tentation ne puisse jamais nous accabler de désespoir.
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Notre foi, fortifiée par les promesses de Dieu, dont elle fait comme ses ailes, doit, malgré tout empêchement, pénétrer jusqu'au plus haut des cieux.
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En Christ, le Père nous a, par manière de dire, ouvert son cœur et ses entrailles.
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Comme il ne nous faut point chercher d'amour de Dieu hors de Christ, de même, notre foi contemple, aux rayons de la grâce de Christ, la face bénigne du Père.
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Aucune adversité ne doit renverser cette foi et assurance que, ayant Dieu propice, rien ne peut nous nuire.
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Si nous sommes unis à Dieu par Jésus-Christ, NOUS SOMMES CERTAINS que Dieu nous aimera d'un amour IMMUABLE ET INCOMPRÉHENSIBLE.
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Le Père est la source de l'amour, mais par Christ cette source découle continuellement sur nous: «
Eau jaillissante en vie éternelle.»
(Jean 4:14)
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Il n'y a LONGUEUR DE TEMPS, QUELLE QU'ELLE SOIT, qui puisse faire que nous venions à être séparés de la grâce du Seigneur.
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